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Sur une version fanfare de Happy, le tube du chanteur afro-américain Pharrell Williams, huit étudiantes répètent leur chorégraphie. Elles font tourner en rythme des drapeaux bleus, de la couleur de leur université. De l’autre côté du yard, le jardin central du campus de l’université Howard, à Washington DC, des techniciens installent la sonorisation et les lumières d’une scène monumentale, devant le bâtiment historique en brique rouge du « Harvard noir ».
La semaine du 14 au 20 octobre est l’une des plus importantes de l’année scolaire. La homecoming week rassemble les étudiants, les alumni (associations de diplômés) et les professeurs pour célébrer « la fierté qu’on a pour l’école et son histoire », s’enorgueillit Diva Muanza, étudiante depuis quatre ans à Howard.
« C’est un événement majeur dans la plupart des écoles américaines, mais c’est d’un autre niveau dans les écoles noires parce qu’on prend ça très au sérieux », ajoute-t-elle, casquette floquée au nom de son université sur la tête. Et parmi la centaine d’« universités historiquement noires » (Historically Black Colleges and Universities, HBCU) qui existent aux Etats-Unis, l’université Howard, fondée en 1867, est la plus réputée.
Howard accueille environ 12 000 étudiants chaque année et se targue de former le plus grand nombre d’élèves afro-américains du pays. De grandes figures y ont étudié, comme la Prix Nobel de littérature Toni Morrison, et plus récemment la vice-présidente américaine et candidate à l’élection présidentielle, Kamala Harris.
Toutes les personnes rencontrées à Howard aimeraient voir l’ancienne élève accéder à la Maison Blanche. Sa victoire signifierait qu’une personne noire et asiatique peut « briser le plafond de verre », espère Jayla Harrisson, étudiante en première année de sciences politiques, qui y verrait la preuve qu’une « femme peut réaliser de grandes choses » et, donc, que l’on peut « rêver plus grand ».
La jeune femme escompte aussi des retombées positives pour la réputation de son université et sa propre carrière, elle qui aimerait travailler dans l’administration publique. Pour Yasin Ali Abdul-Musawwir, 38 ans, qui termine sa dernière année à Howard, la vice-présidente de Joe Biden est « la meilleure représentation de l’idéal américain » et le « fruit du travail que [leurs] ancêtres en tant que Noirs et en tant qu’Américains » ont accompli, notamment grâce à l’enseignement supérieur des HBCU, pour qu’aujourd’hui une femme noire puisse, peut-être, devenir présidente.
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